Sous nos latitudes, les conditions hivernales sont prédominantes : le gradient de pression de vapeur entrainera alors un flux de vapeur « sortant » tandis que la plus forte humidité relative extérieure entrainera un flux capillaire rentrant.
Principe de constitution des parois par rapport à l’humidité
Les assemblages de matériaux constituant les parois doivent permettre de ne pas accumuler trop d’eau dans les parois afin de ne pas risquer de développer des pathologies pour les matériaux qui les constituent. Pour cela, il faut que le mur ait en toutes circonstances une forte capacité à évacuer l’humidité et un apport en humidité aussi faible que possible. Les éléments de la construction qui limiteront les apports sont, par rapport aux risques de pénétration d’eau liquide :
- Les protections contre la pluie et les infiltrations
- Les barrières de capillarité (notamment au niveau du sol)
- Les enduits extérieurs
Par rapport à la vapeur d’eau, les apports d’humidité seront limités par :
- En hiver : les parements intérieurs ou s’ils ne peuvent assurer cette fonction les films pare-vapeur ou frein-vapeur que l’on ajoutera dans le mur
- En été : les matériaux situés en partie extérieure des parois.
A l’inverse les matériaux qui assureront l’évacuation de l’humidité seront :
- En hiver : les matériaux en partie extérieure des parois,
- En été : les matériaux situés en partie intérieure des parois
On le voit : il y a une contradiction entre les niveaux de perméabilité attendus en été par rapport à l’hiver. En Basse-Normandie, ce sont les conditions de type hivernales qui sont les plus fréquentes (température extérieure inférieure à la température intérieure). Le flux de vapeur est donc essentiellement sortant. Dans ces conditions, il y a 2 types de solutions :
- Des murs perméables dans leur masse à la vapeur d'eau et capables de stocker une quantité non négligeables d’eau (matériaux hygroscopiques). Ces murs ont une perméabilité plus forte (typiquement d’un facteur 5) pour la face extérieure par rapport à la face intérieure. En hiver, ceci permet à ces murs d’évacuer l’humidité vers l’extérieur. L'humidité pénétre sous forme de vapeur dans leur face intérieure, mais aussi par capillarité à partir du sol (les murs anciens ne comportaient pas de membrane de rupture de capillarité). En été, c'est la capacité de stockage d'humidité du mur qui compte.
- Des murs peu perméables à la vapeur et peu hygroscopiques. Ces murs ne peuvent donc stocker d'eau. L’ajout nécessaire d’une isolation thermique (par l’intérieur ou par l’extérieur) modifie profondément leur fonctionnement et nécessite l’ajout d’une membrane de régulation de la vapeur d'eau
Dans tous les cas, le comportement de la paroi en période estivale doit également être considéré, car dans certains cas il s’avérera que des risques de condensation existent en été. C’est notamment l’inconvénient du film pare-vapeur (sd>15m). Les films frein-vapeur hygrovariables remédient à cet inconvénient grâce la variation de leur perméabilité à la vapeur en fonction de l’humidité ambiante. Ils permettent en outre un séchage plus rapide de la paroi à la construction ainsi que en cas d’une infiltration d’eau dans le mur. A titre d’exemple, l’épaisseur d’air Sd du frein vapeur Intello de ProClima varie typiquement de 0.25m à 10m .
Figure 2 : Illustration du fonctionnement d'un film frein-vapeur hygrovariable
Source : Pro Clima
Apports d’humidité par convection
Pour une paroi peu étanche à l’air, un flux traversant par convection peut devenir le vecteur prédominant d’apport d’humidité.
- En hiver, un flux d’air sortant à travers la paroi peut apporter 800g d’eau par jour au travers d’une fente de 1mm sur 1 mètre de long. Ceci correspond à 1600 fois plus que le flux d’humidité qui, dans les mêmes conditions, traverserait par diffusion 1m² de paroi au travers d’un frein-vapeur avec un de Sd de 30m.
Fugure 3 : Illustration d'un problème d'apport d'humidité par convection au sein d'une paroi (source : Pro Clima)
- En été, ce sont les flux d’air entrant qui sont susceptibles d’apporter de l’humidité et de générer des dégâts au sein des parois.
Etanchéité à l’air de l’enveloppe
Les niveaux d'étanchéité requis pour les constructions basse énergie (BBC) en maisons individuelles est deux fois supérieure à la valeur par défaut de la réglementation thermique, mais permet tout de même une certaine quantité de fuites. En construction passive, la valeur préconisée est trois fois plus exigeante que le niveau BBC.
Nous avons dessiné un schéma explicatif (Figure 4) d’une convection traversante pilotée par tirage thermique . h est la hauteur entre 2 défauts d’étanchéité situés sur la même façade du bâtiment.
Figure 4 : Illustration d'un problème de convection traversante, source de pertes thermiques par infiltrations
Afin d’atteindre un niveau d’étanchéité satisfaisant, il faut à la fois assurer l’étanchéité des matériaux surfaciques qui composent les parois (murs, plancher bas, toiture), et assurer la liaison étanche entre eux aux différentes jonctions : menuiserie/maçonnerie, mur/toiture, joints de dilatation, passage de fourreaux, trappes, coffres de volets roulant, cage d’ascenseurs,…)